Projet de création 2020
Luna-Park Lénine
(Titre original : ЛУНА-ПАРК ЛУНАЧАРСКОГО)
de Ksénia Dragounskaïa
Traduction française Hélène Henry
Texte traduit du russe avec le soutien de la Maison Antoine Vitez, Centre International de la traduction théâtrale
Avec Philippe Dormoy, Christine Gagnepain, Pascal Henry, Maud Narboni, Claire Ruppli, Emile Salvador, Maya Vignando
Ecrite en 2012, la pièce de Ksénia Dragounskaïa, Luna-Park Lénine met en scène à Bocaux-sur-Oka, petite ville russe imaginaire, un parc d’attraction laissé à l’abandon, après la chute du régime communiste. Désaffecté, comme un vestige d’une époque déjà révolue, ce parc est à l’image de la fracture profonde qui se creuse entre et à l’intérieur des personnages oscillant entre la douce nostalgie d’un passé rouillé et le désœuvrement du présent.
Entre l’intelligentsia artistique de la capitale et les « Martiens » de la ville de Bocaux-sur-Oka, laissés comme hors du temps, l’écart est immense. Macha, une actrice qui vit à Moscou avec un banquier fait le lien entre l’oligarchie interlope prête à prendre l’avion pour Vienne « pour se manger un strudel » et l’Aborigène devenu Demandeur de visa bloqué par les lourdeurs d’une administration absurde.
Bien que profondément russe, cette pièce qui aborde, comme avec une douce mélancolie non dénuée toutefois d’humour, la fracture entre la capitale et la province, entre le centre et la périphérie, entre les happy few pouvant jouir du progrès de la mondialisation et ceux qui sont restés abandonnés sur le bord de la rivière, en marge de la marche de l’Histoire, évoque aussi une réalité que nous pouvons retrouver aujourd’hui plus que jamais en France, ici et maintenant.
Cyril Desclés et Pascal Henry
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